Je le sais… Je l’ai vécu en perdant mon papa.
Et pourtant, je le savais. Je savais que ce jour allait arriver. On me l’avait dit, la réalité était là, sous mes yeux. Mais peut-être que c’était juste une manière de ne pas vouloir l’accepter, de garder espoir que tout revienne comme avant. Comme si tant que je refusais d’y croire, alors ce moment pouvait être repoussé, évité…
Mais on ne repousse pas l’inévitable.
Et quand c’est arrivé, quand l’au revoir n’a pas eu lieu, ça m’a déchirée.
Si vous l’avez vécu, vous comprenez… Cette douleur sourde qui s’installe, ce vide immense, cette impression qu’on nous a volé quelque chose. Une dernière étreinte, un dernier regard, un dernier « je t’aime » qui aurait pu tout apaiser.
On rejoue mille fois dans notre tête ces instants, ces heures, ces jours qui ont précédé. On se demande pourquoi… pourquoi ne pas avoir fait autrement ? Si on avait pu être là un peu plus, parler un peu plus, aimer un peu plus fort.
On se refait le film en boucle, on cherche des réponses là où il n’y en a pas.
Et puis, il y a cette question qui nous hante : est-ce qu’il savait ?
Est-ce qu’il savait à quel point je l’aimais ? Est-ce qu’il a ressenti tout l’amour que j’avais pour lui, même si je n’ai pas pu lui dire une dernière fois ?
Mais avec le temps – un temps bien trop long et douloureux – on réalise quelque chose d’essentiel : l’amour ne disparaît pas avec l’absence.
Il reste là, vibrant, vivant, dans chaque souvenir, dans chaque frisson au creux du cœur.
Il est dans ces moments où l’on croit entendre leur voix. Dans ces rêves où ils nous rendent visite. Dans ces petits signes du quotidien qui nous font sourire malgré tout.
On les porte en nous.
Dans nos rires qui résonnent comme les leurs. Dans nos gestes qui rappellent les leurs. Dans nos souvenirs qu’on raconte encore et encore, comme pour s’assurer qu’ils ne disparaîtront jamais vraiment.
Chaque être continu d’exister à travers nous, à travers l’amour qu’il nous a laissé.
Même si l’au revoir n’a pas eu lieu, même si les mots sont restés bloqués, même si le temps nous a échappé… Ce qui a été vécu, partagé, aimé ne s’efface pas.
Et quelque part, d’une manière qui dépasse ce monde, je me persuade que, pour réussir à avancer, il le sait… qu’ils le savent.
Ils savent qu’on les aime. Ils savent qu’on pense à eux. Ils savent qu’on continue de les faire vivre à travers nos souvenirs, nos gestes, nos pensées.
Alors peut-être que l’au revoir n’a pas eu lieu comme on l’aurait voulu. Mais je m’encourage à penser que l’amour, lui, n’a jamais cessé d’exister. Et il ne cessera jamais.
Alors peut-être que l’au revoir n’a pas eu lieu comme on l’aurait voulu. Mais nous devons nous raccrocher à une certitude : l’amour, lui, ne s’éteint jamais. Il traverse le temps, il défie l’absence, il continue de vivre en nous, à chaque battement de notre cœur. Et quelque part, je me raccroche à l’idée qu’il le sait… qu’ils le savent.