Quand mon aîné a eu 13 ans, j’ai ressenti un grand vide, une immense tristesse. Je passais mon temps à regarder des photos de lui petit, et chaque fois, je pleurais de nostalgie. Je ressentais une grande perte face au petit enfant qu’il avait été. Ce sentiment de deuil m’a surprise par son intensité et sa persistance. J’avais l’impression que le temps avait passé beaucoup trop vite et que je n’avais pas pu en profiter pleinement. J’avais beaucoup de regrets.
Face à cette réalité, j’ai choisi de voir cette transition non pas comme une perte, mais comme une opportunité. Une opportunité de redéfinir notre relation et de m’ajuster à cette nouvelle dynamique familiale. J’ai réalisé que pour avancer, il était essentiel de créer de nouveaux moments de connexion et d’ouvrir une communication honnête et respectueuse avec mon adolescent.
Avec le recul, j’ai aussi réalisé que ce n’est pas un sujet dont j’avais entendu parler ou qui était beaucoup documenté. C’est pour cette raison que je me suis penchée plus en détail sur l’étape de l’adolescence, oui pour les enfants, mais surtout pour la mère.
Quand notre enfant devient adolescent, il traverse plein de changements physiques, émotionnels et psychologiques qui le poussent à devenir plus autonome. Pour nous, ça peut ressembler à une perte de cette relation de proximité et de dépendance qu’on avait. Ce changement peut nous faire ressentir de la tristesse, de la colère, de l’irritabilité, et même un certain détachement.
Ces émotions sont normales et font partie intégrante du processus de parentalité. Reconnaître et accepter ces sentiments peut être la première étape vers une gestion plus saine de cette transition. Il est important de se rappeler que notre rôle de parent évolue et que cette phase fait partie du développement naturel de notre enfant.
As-tu vécu ce deuil?
Anticipes-tu ce moment?
Tristesse : Un sentiment de perte face à l’enfant qui grandit et devient plus indépendant.
Colère et Irritabilité : Frustration face à la diminution du contrôle et aux comportements souvent imprévisibles de l’ado.
Détachement : Une difficulté à se connecter émotionnellement avec l’ado.
Anxiété : Des inquiétudes concernant la sécurité, les choix et l’avenir de l’ado.
Confusion : Le sentiment de ne plus reconnaître son enfant et de se sentir perdu dans cette nouvelle dynamique familiale
Accepter ses émotions : reconnaître que ces sentiments de perte et de frustration sont légitimes. Il est normal de ressentir un certain deuil face à la fin de l’enfance de notre enfant.
Communiquer ouvertement : parler de nos sentiments avec d’autres parents, des amis proches ou même un professionnel. La communication peut offrir un grand soulagement et permettre de trouver du soutien.
Redéfinir son rôle de parent : voir cette transition comme une opportunité de redéfinir notre rôle. On passe de celui qui guide à celui qui soutient. Cela peut impliquer de donner plus d’espace à notre adolescent tout en restant présent pour le soutenir et l’encourager.
Passer du temps de qualité ensemble : même si notre adolescent recherche plus d’indépendance, trouver des activités que l’on peut encore partager peut aider à maintenir une connexion. Cela peut être aussi simple que regarder un film ensemble, cuisiner ou pratiquer un sport.
Prendre du temps pour soi : profiter de cette période pour redécouvrir des passions ou des activités que l’on aime. Prendre soin de soi permet de mieux gérer le stress et les émotions liées à cette transition.
Encourager l’autonomie : tout en fixant des limites, encourager notre adolescent à prendre des décisions et à être autonome, mais continuer à fixer des limites claires pour assurer sa sécurité et son bien-être.
Le deuil que l’on vit lorsque notre enfant devient adolescent est une étape complexe et souvent émotionnellement chargée. En reconnaissant et en acceptant ces sentiments, en communiquant ouvertement et en redéfinissant notre rôle de parent, il est possible de traverser cette période de transition avec plus de sérénité. Chaque étape de la parentalité a ses défis et ses beautés ; être douce envers soi-même et nourrir la relation avec notre adolescent est essentiel pour naviguer ce changement.