On va se dire les vraies affaires entre nous, de maman à maman. Le coût de la vie aujourd’hui, c’est « rough ». Sérieusement ! Oui, je l’apprécie : une maison, une roulotte pour les vacances d’été, deux voitures dans la cour, un chum qui travaille, moi qui fais rouler mon entreprise… On gère, on organise, on planifie du mieux qu’on peut. Mais malgré tout ça, je n’en reviens juste pas à quel point que TOUT COÛTE CHER…TOUT LE TEMPS.
Et je sais que je ne suis pas la seule à ressentir ce stress-là au fond du ventre. Ce mélange d’anxiété et d’épuisement silencieux qui pogne quand tu fais ton budget, quand tu passes à la caisse à l’épicerie, ou juste quand tu ouvres une enveloppe avec écrit « Hydro-Québec », « assurances » ou « municipalité » dessus.
On n’est pas des gens qui vivent dans le luxe. On fait attention.
Les restos? C’est rare.
Les sorties payantes en famille? On les choisit avec soin, et c’est de temps en temps.
Les vêtements des enfants? Souvent des échanges entre mamans.
On magasine seconde main, on surveille les rabais, on achète que si c’est vraiment nécessaire…
Mais malgré tout ça, j’ai l’impression que ça ne suffit pas. Parce que les vraies dépenses, les grosses, elles, elles ne se magasinent pas en spécial : L’hypothèque, les assurances, le prêt du char, les taxes scolaires, l’Hydro… tout ça, ça reste élevé, ou augmente subtilement. Les taux d’intérêt nous coupent le souffle, puis tu regardes ton relevé de carte de crédit et tu te demandes : « J’ai acheté quoi, au juste, ce mois-ci? » Rien d’extraordinaire, mais tout est rendu trop cher.
Des fois, je me dis : « Ben voyons, on a deux revenus, on est débrouillards, on n’est pas dépensiers, on fait attention… Pourquoi on a l’impression de courir après notre argent pareil ? » Et c’est là que ça devient lourd et que le doute s’installe. Est-ce que je devrais travailler encore plus ? Accepter plus de contrat ? Couper encore ailleurs ? Mais où ? Et surtout, à quel prix ?
Parce qu’il y a aussi les enfants. La vie de famille. Les moments qu’on veut vivre avec eux et les souvenirs qu’on veut créer ensemble. Mais dans un monde où même aller au parc semble coûter quelque chose, où chaque moment semble avoir un coût associé, juste ça, parfois, ça devient lourd et compliqué.
Ce qui me frappe, c’est que personne n’ose trop en parler. C’est comme si, dès que tu as « un certain confort matériel », tu n’avais plus le droit de dire que tu trouves ça tout de même « rough financièrement ». Qu’il faut presque se taire parce que « d’autres ont pire ». Mais moi, aujourd’hui, j’ai besoin de le dire : ce n’est pas parce qu’on a l’air de bien aller financièrement qu’on ne se sent pas essoufflées. Qu’on ne se réveille pas la nuit avec le cœur serré, en imaginant des scénarios du genre : « Et si on perdait un revenu ? Et si une grosse dépense tombait d’un coup ? »
Ce n’est pas une question de se plaindre pour se plaindre. C’est une question de réalité. De nommer ce qui est vrai. Et aujourd’hui, j’en ressens profondément le besoin.
J’ai besoin de dire que j’ai peur, parfois.
Que malgré tout ce qu’on possède, malgré toutes les bonnes décisions qu’on essaie de prendre, j’ai l’impression que la ligne est mince. Trop mince entre « ça va » et « ça ne va plus ».
Et je sais que je ne suis pas la seule.
Je sais qu’il y a plein de mamans qui vivent ça en silence. Qui sourient devant les enfants mais qui ont la gorge nouée devant leur relevé de compte. Qui jonglent avec l’épicerie, les fournitures scolaires, les rendez-vous chez les spécialistes, l’entretien de la maison… tout en tentant de faire un miracle avec un budget qui ne suit plus et de la magie avec le portefeuille.
C’est exactement pour ça que j’écris ces mots. Pas pour me plaindre. Pas pour comparer. Mais pour briser ce silence qui nous isole. Pour qu’on se donne, entre nous, la permission de dire que c’est « tough ». Que même quand tout semble « aller », on peut être à bout.
Parce qu’on est nombreuses à tenir debout en serrant les dents, le cœur en tension, à faire semblant que tout va bien alors qu’on est juste épuisées.
Et c’est là, je crois, que réside notre vraie force : dans notre capacité à rester vraies. À se tendre la main. À se dire les vraies affaires. À partager nos bons coups, nos rabais trouvés à la dernière minute, nos trucs pour étirer une épicerie jusqu’à dimanche. À dire : « Moi aussi, je vis ça. T’es pas toute seule. »
On n’a pas le contrôle sur le prix du lait, ni sur les hausses d’assurance ou de l’hypothèque. Mais on peut choisir de ne pas traverser ça chacune de notre côté. On peut choisir de se valider, de s’encourager, de s’épauler dans cette tempête qui touche bien plus de familles qu’on ose l’avouer.
On n’est pas folles. On n’est pas incompétentes. On est des mères qui font de leur mieux, chaque jour, dans un monde qui bouge trop vite, où les dépenses montent plus vite que nos revenus.
Et peut-être que c’est justement là, notre pouvoir : de rester debout malgré tout. De continuer à chercher des solutions, à s’adapter, à se partager ce qu’on a. Parfois un conseil, parfois un pot de sauce, parfois juste une oreille.
Parce que si on ne peut pas changer le prix du panier d’épicerie, on peut au moins changer comment on se sent à travers tout ça : moins seules, moins honteuses, et beaucoup plus solidaires.
Je n’ai pas de recette miracle ni de grande leçon inspirante ou de promesse que tout ira mieux demain matin.
Mais j’ai cette vérité crue, celle qu’on vit trop souvent en silence : oui, le coût de la vie est devenu trop élevé. Oui, même quand on semble « bien aller », même quand on fait tout « comme il faut », ça peut être vraiment « rough » financièrement.
Et oui, on a le droit d’en parler. Le droit d’être fatiguées. Le droit d’avoir peur. Le droit de dire que ça nous épuise, que ça nous inquiète, et ça, même si on a l’air aisé financièrement.
Et surtout, on a le droit ( et même le devoir, si tu veux mon avis ) de se tendre la main, de se soutenir, de se rappeler qu’on n’est pas seules là-dedans. Parce que c’est ensemble qu’on va rester debout. C’est ensemble qu’on va réussir à retrouver notre souffle… un petit peu à la fois.
Alors à toi, maman, qui lit ces mots avec un compte bancaire un peu trop serré, des yeux beaucoup trop cernés, et un cœur passionnément serré :
Je te vois. Je te comprends. Et je te le répète encore, parce que tu en as peut-être besoin — tu n’es pas seule. Et même si c’est « tough » en ce moment…
On va s’en sortir, Ensemble !
#ReposPourMaman